CAMEROUN

PARC NATIONAL ET PERIPHERIE DE LOBEKE

Il existe deux principaux groupes autochtones au Cameroun ; les peuples autochtones forestiers tels que les Baka, les Bagyeli, les Bakola et les Bedzang, qui maintiennent un mode de vie traditionnel de chasseurs-cueilleurs dans les forêts des régions du Sud-Est et du Centre du Cameroun, et les Mbororo. Ces derniers sont des éleveurs autochtones qui vivent principalement dans les zones de savane des régions de l’est, du nord-ouest et de l’Adamaoua du Cameroun. Ce sont des éleveurs nomades qui s’étendent sur de nombreuses régions du bassin du fleuve Congo. La situation socio-économique des peuples autochtones au Cameroun est nettement disproportionnée par rapport à celle des autres communautés environnantes. Les peuples autochtones des forêts vivent nettement en dessous du seuil de pauvreté, avec un accès limité aux services sociaux de base tels que les soins de santé, l’éducation et la communication.

Il y a un problème important de droits fonciers pour les peuples autochtones au Cameroun. La législation camerounaise ne reconnaît pas les droits des peuples autochtones à disposer de biens collectifs coutumiers sur leurs terres ancestrales. Par ailleurs, au Cameroun, l’établissement d’un régime foncier et la condition fondamentale d’obtention d’un titre foncier individuel étant le développement matériel, rend la vie des peuples autochtones particulièrement difficile.

Ces défis ne font que devenir de plus en plus exacerbés, car le gouvernement camerounais a lancé des politiques visant à connecter les peuples autochtones aux communautés voisines. Ces communautés extérieures ont par la suite subjugué les peuples autochtones et coopté leurs biens, affectant à leur tour leur accès à la terre et l’accès aux ressources vitales.

Les besoins propres du Cameroun en ressources ont conduit à une exploitation accrue des terres indigènes. Des entreprises et des entités étatiques se sont vu attribuer des concessions telles que l’exploitation minière, la conservation, l’agriculture et l’industrie, ce qui à son tour exclu et interdit les droits d’accès à la terre aux communautés autochtones, qui sont continuellement et à plusieurs reprises dépossédées et restreintes des zones dont elles survivent et ont vécu pendant des milliers d’années.

Il semble qu’il n’y ait pas de reconnaissance légale formelle du statut d’autochtone au Cameroun et les droits des peuples autochtones ne sont pas encore reconnus ou établis. Les communautés autochtones du Cameroun sont donc confrontées à de multiples violations des droits humains, notamment l’accès à la nourriture, les droits fonciers, le manque de représentation politique, la discrimination systémique et la marginalisation, ainsi que des taux disproportionnés d’analphabétisme. À l’heure actuelle, il n’existe aucun cadre juridique garantissant la pleine reconnaissance des peuples autochtones au Cameroun.