REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Aires protégées de Dzangha - Sangha

En 2013, une rébellion armée a éclaté en RCA impliquant le gouvernement, des rebelles de la coalition Séléka et des milices anti-balaka, le pouvoir a finalement été saisi à l’État. Déclenchées par de graves abus de la Séléka à travers l’exécution d’une politique de « butin de guerre », les communautés locales se sont tournées vers des milices d’autodéfense, connues sous le nom d’anti-balaka, marquant le début d’un cycle de violence sans précédent caractérisé par le nettoyage ethnique, les meurtres de représailles et de là, une multitude de violations graves des droits de l’homme. Il a été fomenté une partition de facto entre les territoires ex-Séléka et anti- balaka, avec une ligne de faille conflictuelle au centre du pays. Alors que les autorités de transition luttaient pour rétablir la stabilité dans l’ouest, les divisions croissantes entre les dirigeants de l’ex-Séléka sur la stratégie politique et le cessez- le-feu de Brazzaville ont abouti à l’éclatement du mouvement à partir de septembre 2014.

Une grande partie des zones géographiques habitées par les communautés autochtones Mbororo ont servi de champ de bataille aux groupes armés, qui ont kidnappé et rançonné le peuple Mbororo. Ces violences et ces pillages ont depuis détruit les moyens de subsistance des communautés Mbororo, et les conséquences chroniques qui se perpétuent les font souffrir encore beaucoup plus. Les Mbororo sont désormais majoritairement des groupes déplacés, connus sous le nom de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI). Ayant pratiquement perdu tous leurs moyens de subsistance et leur bétail, ils vivent dans une vulnérabilité totale dans des sites de déplacement ou dans de nouveaux villages qui, espèrent-ils, pourront les protéger des groupes armés, des rançons et du pillage du bétail.

Les Aka, qui vivent traditionnellement dans les régions forestières, ont vécu une histoire similaire. Contraints de quitter la forêt et de rejoindre d’autres communautés, ils sont particulièrement vulnérables depuis la sédentarisation, car beaucoup sont aux prises avec l’analphabétisme et le manque d’éducation, notamment en ce qui concerne l’argent et sa gestion. Conduisant à une forte exploitation en termes de travail manuel pour très peu, ainsi qu’à des salaires injustes – les soumettant à l’endettement, aux tensions et aux conflits entre groupes. De ce fait, ils sont également socialement et économiquement exclus par la population environnante et souvent privés de leurs droits, confrontés à une extrême discrimination.